mardi 30 décembre 2008

Arpenter les Monts Valin


Il était une fois quatre amis, Ge, Ma, Da et Py, vivant dans la région québécoise et nordique du Saguenay. Le temps des vacances de Noël étant arrivé, ils décidèrent, d'un commun accord, d’arpenter en raquettes le parc des Monts Valin. C'est donc par un samedi nuageux - où l'on annonce pluie et verglas - que les quatre téméraires se lancent à l'assaut du Pic de la Tête de Chien. Les montagnes étant toutefois fort loin de leur domicile, ils se lèvent tôt pour préparer un dîner et enfiler des vêtements chauds - dont de nouvelles mitaines pour Ma, qui venait...

jeudi 25 décembre 2008

Ce grand Meaulnes

Vous avez déjà eu cette impression qu'un livre vous attendait? C'est ce qui m'est arrivé avec Le Grand Meaulnes. Je n'aurais pas cru qu'il existât encore en ce monde une telle facilité de la narration, un style qui coulât ainsi tout en conduisant, page après page, une histoire immense et inoubliable. Pardonnez mon imparfait du subjonctif, mais il est justifié.

Unique roman d'Alain-Fournier - de son véritable nom Henri-Alban Fournier -, Le Grand Meaulnes est un incessant retour dans les mémoires de l'enfance, dans les regrets, les souvenirs et les mélancolies de ces jeux partagés après la petite école, alors que le soleil décline lentement sur la campagne française. Paru en 1913 sous forme de feuilleton dans la Nouvelle revue française, le roman raconte l'histoire de François Seurel (le jeune narrateur) et du passage dans sa vie du Grand Meaulnes, un - vous l'aurez deviné - grand garçon que sa mère a mis en pension dans la famille Seurel. Ce jeune homme mystérieux et un peu tourmenté changera la vie de François du tout au tout. Jusqu'à...

mercredi 24 décembre 2008

Notre âge des ténèbres

C'est un peu à la blague que j'ai lancé à mon frère, lors de notre habituelle soirée cinéma: «Tu n'aurais pas un autre chef-d'oeuvre à la American Beauty, par hasard?» Interdit, il m'a regardée avant de lancer: «Oui, j'en ai un.» Et de me tendre, triomphant, le dernier film d'Arcand. L'Âge des ténèbres. «Très bien, c'est ça qu'on écoute», ai-je répondu. Et je me suis assise face à l'écran, oubliant les critiques et mes préconçus. Coup de balai et place au cinéma québécois.

Jean-Marc (interprété par Marc Labrèche) est un fonctionnaire dont la vie n'a rien d'enlevant: sa femme, agente immobilière asphyxiée par son travail...

mercredi 17 décembre 2008

Le nazisme n'est toujours pas mort

Ce matin, une petite neige fine tombe. Je sors chercher Le Devoir dans la boîte aux lettres, laissant entrer un grand filet d'air froid dans l'appartement. En couverture, la Fed prévoit abaisser son taux directeur près du 0 % tellement l'économie américaine va mal; du jamais vu. Les Francophones du Nouveau-Brunswick se battent pour que leur langue maternelle continue d'être reconnue à sa juste valeur dans le système de santé. Bref, les nouvelles quotidiennes d'un monde qui tente de rester à flot.

En page A5, section Monde, j'avale soudainement de travers. Brusque retour dans le passé, soixante ans en arrière, en plein deuxième conflit mondial. La raison? Des néonazis viennent de tenter d'assassiner un représentant de l'État en Allemagne, eux qui auparavant ne s'en prenaient qu'aux étrangers et à l'extrême-gauche. Alois Mannichl, chef de la police de Passau, ville tout près de la frontière avec l'Autriche dans le sud-est de l'Allemagne...

dimanche 14 décembre 2008

L'empreinte de l'ange

Nancy Huston. L'écrivaine canadienne tellement reconnue qu'il n'est pas nécessaire d'en retracer la vie. Celle dont les innombrables oeuvres lui ont valu plusieurs prix prestigieux (Femina, Goncourt des lycéens, Prix du Gouverneur général du Canada) et une solide réputation à travers le monde. Croyez-moi, Nancy Huston passionne. C'est son roman Dolce agonia, que j'ai lu avec curiosité il y a un environ un an, qui m'a fait découvrir, bien plus qu'une bonne écrivaine, une excellente narratrice - car c'est bien là que se trouve sa force.

Une chose distingue Nancy Huston des autres écrivains canadiens: née à Calgary (donc, anglophone), elle part pour Paris en 1973, où elle entame l'écriture de son oeuvre en français.

Ah, oh, quoi! Voilà la réaction possible après avoir pris conscience de ce fait extraordinaire. Avouez qu'il est rare qu'un anglophone délaisse l'anglais pour la langue de Molière (et de Balzac et de Zola). Et ce qui est encore plus épatant, c'est que rien...